La justice

Le politicien doit garder à l’esprit une définition claire de la justice d’après laquelle analyser et évaluer l’ordre politique en vigueur dans la communauté où il s’implique. C’est en fonction d’une telle définition que le politicien doit déterminer quelles interventions sont requises.

Une définition partagée de la justice est aussi essentielle à la collaboration entre les membres d’un groupe d’intervention politique.

Les philosophes ont proposé un grand nombre de définitions de la justice. Or, ces définitions ne s’accordent pas entre elles, ce qui complique grandement le travail du politicien. Si nous souhaitons donner une direction à l’action politique et rassembler une équipe autour d’un projet commun, nous devons choisir une définition de la justice parmi toutes celles possibles.

Notre groupe adhère à une conception eudémoniste de la justice. Un argumentaire détaillé en faveur de l’eudémonisme est développé dans l’ouvrage L’éthique qu’il nous faut (Bérubé, 2022).

En raison de la mondialisation, toutes les communautés qui composent notre monde sont désormais intimement liées entre elles. Par conséquent, le politicien ne peut plus se contenter d’agir seulement dans sa communauté. La justice moderne exige la création et le maintient d’un ordre politique planétaire.

La communauté se compose en premier lieu des êtres humains, parce que ce sont les êtres vivants dont le potentiel naturel est le plus riche et varié. Cependant, la justice ne concerne pas que les êtres humains et doit également permettre de réaliser le potentiel naturel des autres espèces vivantes. En ce sens, le politicien se soucie de l’écosystème planétaire dans son ensemble, plutôt que des seuls peuplements et rapports humains.

En cette année 2024, nous constatons que la justice n’est pas réalisée sur Terre. Le travail du politicien consiste à corriger cette situation.